Cette semaine, j'ai essayé une Yamaha FZR 600 de 1991. Je vous explique pourquoi cette moto est importante.

On a pensé un moment qu'elles allaient quasiment disparaître ! Mais dans notre monde actuel, la Yamaha R6 fait de la résistance, tout comme la Kawasaki ZX-6R, tandis que Triumph va revenir sur scène avec une Daytona 765, fort de son engagement comme motoriste du Moto2. Il n'empêche, à un moment de l'Histoire de la moto, la 600 sportive était un créneau incontournable, le type de machine qui se vendait comme des petits pains. Faciles, pas trop chères, déjà bien performantes, elles constituaient une étape importante dans tout parcours de motard. Tenez, moi qui vous écrit, je suis passé par la Kawasaki GPZ 600, qui fut la première de l'histoire avec un moteur liquide et un cadre périmétrique... 

Yamaha FZR 600 : sa vie, son œuvre

Mais au moment où Kawa lance sa petite bombe, Yamaha n'a pas vu le boulet arriver et n'a que la placide XJ 600 dans sa gamme. La marque aux trois diapasons rhabille la mariée en installant le quatre cylindres refroidi par air dans un châssis un peu plus sportif : cela donne la FZ 600.

Sympa, mais un peu juste en performances ! Pour cela, il faut aussi un moteur à refroidissement liquide et c'est là qu'arrive la FZR 600. Nous sommes alors en 1989, soit deux ans après la sortie de la FZR 1000 (1987, donc). Le mimétisme doit marcher à fond et la petite sportive possède donc une double optique de phare, puis récupère de vrais freins (quatre pistons au lieu de deux) en 1990.

En 1991, apparaît la seconde génération, celle de mon modèle d'essai, qui restera trois ans au catalogue, sans grandes modifications autres que des changements de coloris. En 1994, la FZR 600 change à nouveau et reprend le look de la YZF 750, avec une double optique effilé. Ensuite, la généalogie fait entrer la Thundercat (1996) puis la R6... 

Yamaha FZR 600 : trois choses qui m'ont fait kiffer

Relativement discrète dans ce coloris noir, la FZR 600 met en avant son cadre Deltabox (en acier), la silhouette étant relevée par des roues blanches et des filets rose (le tournant des années 90 a été cruel...). Voici une machine qui cache un peu ses prétentions sportives... Néanmoins, j'ai apprécié : 

  1. La position de conduite pas trop radicale, avec des guidons un peu en avant, mais cela reste supportable pour une petite balade sur la route.
  2. Le moteur assez coupleux. Plutôt linéaire, déjà fourni à mi-régime, le 600 Yamaha ne provoque pas le grand frisson tel que le fera une R6 plus tard, mais il est en revanche assez utilisable. Au point que l'on peut imaginer rouler tous les jours et aller au boulot en FZR 600 ! D'ailleurs, à l'époque, si l'on voulait une 600 qui envoie, il fallait miser sur la Kawasaki ZZR 600, qui prenait 14000 tr/mn, 3000 de plus que la Yamaha, tout en ayant un positionnement plus "sport-GT".
  3. Le confort assez correct : l'engin ne tient pas trop du bout de bois, comme le deviendront les sportives un peu plus tard. Bref, elle a un peu le cul entre deux chaises et c'est un peu pour cela qu'on l'a oublié. Mais finalement, à l'usage, c'est chouette. 

Une Yamaha FZR 600 aujourd'hui : combien, comment ?

Une fourchette de 1000 à 2000 € vous permettra de cerner l'essentiel de l'offre. Pour un exemplaire rarissime (super état, moins de 12000 km, tel celui de notre essai), comptez 3000 €. La mécanique est solide mais on vérifiera l'état de la boîte et de l'embrayage. L'accessibilité mécanique n'est pas fantastique (le bloc moteur est incliné vers l'avant, donc ça va pour les carbus, moins pour le réglage des soupapes). Attention, le réservoir est en plastique, couvert par un cache dont les tétons peuvent casser avec le temps. Les suspensions sont médiocres et assez molles d'origine, ça ne s'arrange pas avec le temps. Et attention à la rouille qui ravage l'échappement et peut toucher certains points du cadre... 

Quelques chiffres clé : 

  • 4 cylindres, en ligne, 599 cm3, 59 x 54,8 mm
  • 4 carburateurs Dell'Orto, 38 mm
  • 91 ch à 10500 tr/mn
  • 65 Nm à 8500 tr/mn
  • 181 kilos à sec
  • 225 km/h chrono