Cette semaine, j'ai essayé une Triumph Bonneville T140 de 1979. Je vais vous dire pourquoi cette moto est importante...

La Bonneville est une machine essentielle dans l'histoire de Triumph. C'est elle qui a un peu contribué à forger le mythe de la marque anglaise et, aujourd'hui encore, c'est elle qui assure une bonne partie des ventes, grâce à son design qui reste conforme à la machine originelle. Et entre les deux ? Ben, y'a eu comme un coup de mou... 

Triumph Bonneville T140 : sa vie, son oeuvre

En 1979, le motard pouvait se jeter avec avidité sur la nouvelle Honda 900 Bol d'Or : trois freins à disques, 16 soupapes, 91 chevaux, des performances de feu. En face, il y avait aussi cette Triumph Bonneville T140. Sauf que la mode n'était pas, comme aujourd'hui, aux machines néo-rétro. Et avec ses 49 chevaux et son démarrage au kick, on lui cherchait un peu des arguments ! Ah si : elle a désormais une boîte à 5 vitesses et le sélecteur de vitesse était enfin passé à gauche (mais pendant les trois premières années de sa commercialisation, de 1974 à 1977, il était quand même resté à droite !) , elle a un frein à disque à l'avant (pas très efficace) et aussi, des clignotants ! Elle a bien évidemment un train de retard, cette T140, mais elle constituait déjà une évolution notable par rapport à la T120 (1959-1973). Autant dire qu'à la fin de sa production, en 1983 (en face, Honda avait sorti la VF 750 F !!!!), elle sentait un peu le sapin. Quoique : après la faillite des usines Triumph, Harris a continué à sortir des T 140 de 1985 à 1988... 

Triumph Bonneville T140 : trois choses qui m'ont fait kiffer

On ne dit pas de mal d'une viellle dame et il faut regarder cette T140 avec la bienveillance due à son passif historique. Du coup, j'ai kiffé : 

  1. La position de conduite, naturelle, avec une machine assez compacte et finalement plutôt agile. C'est toujours parfait pour se balader le nez au vent, sur les petites routes de campagne
  2. La puissance du mythe : quand un type s'arrête à côté de vous avec une Bonneville moderne, c'est lui qui vous regarde, pas l'inverse
  3. Le moteur : ce n'est pas un foudre de guerre, mais si les vertical twin british ont autant de fan, c'est qu'ils ont du caractère, du velouté, un sens de la musique et du rythme. Un régal... une fois que vous avez réussi à la mettre en marche, au kick. 

Une Triumph Bonneville T140 aujourd'hui : combien, comment ?

Comme ce n'est pas la plus cotée des anciennes Bonneville, on peut espérer en trouver une belle à environ 9000 € (voire moins de 7000 pour une des dernières Harris avec roues à bâtons). Entretien (il n'y a pas de filtre à huile, donc des vidanges régulières s'imposent) et surtout réglages (carburation, distribution) ne souffrent pas l'approximation, mais l'avantage, c'est que l'on trouve absolument toutes les pièces. Ils sont forts, ces anglais ! 

Quelques chiffres clé :

  • 2 cylindres en ligne, 744 cm3, 76 x 82 mm
  • 2 carburateurs Amal, 30 mm
  • 49 ch à 6200 tr/mn
  • 56 Nm à 5500 tr/mn
  • 180 kilos à sec
  • 170 km/h