Pour fêter dignement son 90ème anniversaire, BMW imaginait en 2013 la nouvelle R nineT, roadster néo-rétro mêlant style épuré, technicité bavaroise et fort potentiel de personnalisation. Aucun constructeur ne peut échapper à la vague vintage qui n’en finit pas de déferler. En 2014, c’est au tour de BMW de jeter un œil dans son rétro, s’appuyant pour ce faire sur son passé riche de 90 années de production. La R nineT était née.

Classicisme et souci du détail

Pas de chichis sur la nineT, toute de sobriété vêtue. Plate et compacte, sa ligne est relevée par le galbe de son réservoir aux échancrures prononcées et mises en valeur par des éléments en alu brossé. Phare rond et jantes à rayons (donc pneus à chambre à air) sont de rigueur, de même que les pots à double sortie en position basse (Akrapovic en inox grenaillé de série) distillant une sonorité enjoleuse. Le mat se conjugue au brillant, la selle arbore des double surpiqûres et la colonne de direction arbore une plaque rivetée, « à l’ancienne ». Le tableau de bord intègre tout de même un écran numérique entre ses deux compteurs à aiguille, qui dispense de nombreuses informations : horloge, rapport engagé, 2 trips partiels, vitesse moyenne, conso moyenne et instantanée, témoin de réserve avec décompte kilométrique, témoin d’entretien. Les deux leviers sont réglables en écartement.

A vous de jouer

La nineT a été conçue pour faciliter la personnalisation. Son cadre treillis est modulable afin de permettre 3 configurations grâce à une boucle arrière amovible : duo, solo avec capot de selle et enfin une version « short cut » qui implique l’homologation par son propriétaire puisque toute la boucle arrière avec feu et support de plaque est retirée. En versions solo, le silencieux Akrapovic titane en option pourra être monté au choix en position haute ou basse. Vous pourrez aussi choisir de remplacer les jantes de 5,5 pouces larges par des 6 pouces, à homologuer bien sûr, tandis que des faisceaux électriques moteur et éclairage séparés autoriseront toutes les facéties pour modifier clignos et feux. Le catalogue d’accessoires dédié fera le reste à condition de mettre la main au porte-monnaie. Au moins, pour une fois chez BMW, ne dépenserez-vous pas grand-chose pour les options techniques, il n’y en a que 2 : poignées chauffantes et alarme électronique.

Patchwork techno

Pas vraiment rétro, la partie-cycle délaisse certes le Telelever à l’avant mais hérite de la fourche inversée de la S 1000 RR (mais non réglable) et des étriers Brembo 4 pistons à fixation radiale sur le double disque de 320 mm avant, étrier flottant à 2 pistons sur le disque 265 mm arrière. L’ABS est de série, la suspension arrière fait confiance au système Paralever avec mono-amortisseur réglable en précontrainte.
BMW n’a pas eu besoin d’aller chercher loin le moteur de la nineT, le classique bicylindre à plat 1170 cm3 refroidi par air et huile des anciennes RT et GS faisant très bien l’affaire pour rappeler celui de la R 32 de 1923. Développant toujours 110 ch à 7750 tr/min et 119 Nm à 6000 tr/min, il a été revu pour pouvoir passer les fourches caudines de l’homologation Euro4 en 2016 et sa démultiplication finale a été raccourcie pour coller à l’esprit roadster. Joyeux dès les premiers tours, et disponible sur une large place de régime, il est étonnamment souple pour un bicylindre et répond toujours présent. Ce qui permet de ne pas trop jouer de la boîte 6 rapports à transmission par cardan qui n’aime pas trop être violentée.

Joueuse, pas freineuse

Accessible aux petits gabarits grâce à sa selle peu élevée de 785 mm, la nineT pèse tout de même 222 kg sans les pleins. Mais cela ne pénalise pas trop la maniabilité, centre de gravité bas et large guidon aidant. La selle est fine en largeur et en épaisseur, mais ses arêtes sont saillantes et au bout de 200 km, on le sent… Le confort des suspensions compense, mais à l’arrière on durcira l’amortisseur pour profiter pleinement des qualités dynamiques de la partie-cycle, équipée d’un amortisseur de direction et bien servie par les pneus Metzeler Interact Z8. Vive mais stable, jamais vicieuse, la nineT est très facile à emmener d’un angle à l’autre et pardonne facilement les excès d’optimisme en autorisant des corrections de trajectoire limite. On regrette d’autant plus un freinage déséquilibré : trop puissant à l’avant, avec une longue course morte au levier et un mordant qui arrive d’un coup, trop léger à l’arrière, où l’ABS est susceptible. 

Hipster, es-tu là ?

Bien née et surtout au bon moment, la nineT marque l’entrée de BMW dans le monde de la moto passion et de la personnalisation, en misant sur plus de simplicité et moins de surenchère technologique. Dommage qu’elle fasse payer aussi cher ce souci du détail et des équipements, certes de qualité, mais qui n’ont rien d’exclusif.

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