Quoi de mieux pour plonger dans la culture side car, que de choisir de rouler sur une Ural, seul constructeur au monde à proposer uniquement d'origine des motos attelées. Alors que le constructeur fête ses 70 ans, voici le récit (et la vidéo) d'un roulage avec ses deux modèles phares : la Ranger et la Retro. Une découverte à nulle autre pareille, à parcourir aussi et surtout en images !

Même si Ural propose les side-cars les moins chers du marché (premier prix sous la barre des 10.000 € avec la Ural T) et si la base technique de la moto n'a que peu évolué depuis plus d'un demi siècle, ce tarif se justifie par une petite production réalisée entièrement à la main en Russie. Qu'on le veuille ou non , la différence a un prix. Evidemment, conduire un side-car de type panier est une expérience unique. Autant dire que l'on doit oublier toutes ses références. Avec Ural, c'est un retour aux sources. Ural, c'est aussi un art de vivre et de rouler se partageant, tout comme l'esprit side car. Un side conduit en solo, c'est possible, mais la raison d'être du side car, c'est aussi le partage. Un partage que nous découvrons aujourd’hui.


Apprentissage obligatoire
Pour découvrir cet univers, nous nous sommes rendu en Provence, dans la concession Classic Bike Esprit, tenue par Neil et Sarah Thomas. Un fabuleux couple d'anglais exporté pour notre plus grand plaisir. Meilleurs représentants de la marque en France, leur concession au charme inimitable offre tout ce dont les amateurs de différence et de motos anciennes peuvent rêver. D'ailleurs, Neil et Sarah font tout pour que ce plongeon dans cet univers se fasse de la meilleure et de la plus belle manière. Conscients des difficultés que cela peut représenter de conduire un side Ural, tout simplement pour en être passé par là il y a quelques années, nos hôtes du jour exigent une formation préalable, ne fut-ce que pour savoir si l'on est fait pour s'entendre avec son attelage ou non. Et pour cause : un side à l'ancienne, ça ne se conduit pas, ça se respecte et ça s'apprend. Neil avoue d'ailleurs humblement avoir pris deux mois avant d'avoir le déclic pour libérer sa conduite.

Tout en métal
Un habillage et une composition entièrement en métal portent le poids d'une Ural à 350 kilos environ selon le modèle et les options. Sur trois roues, autant dire qu'on ne le sent pas trop passer, que ce soit en poussant ou en roulant. Au moins, il y a un frein à main pour retenir tout ce poids à l'arrêt, et stationner dans des postures pour les moins improbables. La ligne de la Retro est magnifique dans sa livrée noire, avec son side aux formes rondes et douces. Quant à la Ranger, comme son nom le laisse deviner, l'ambiance militaire est de rigueur, et la fourche à parallèlogramme est spécifique, tout comme la transmission deux roues motrice débrayable. L'engin est séduisant, même dans sa livrée kaki. 
Sur les deux modèles, on admire les roues de 18 pouces à rayons avec pneus à chambre, il va  de soi !   


Moteur 750 cm3 de 39 chevaux
L'antique bicylindre à plat de type Boxer, produit directement par un prestataire sur le site d'Irbit d'où sortent également les Ural, affiche 745 cm3 et une puissance de 39 chevaux. Il se contente depuis toujours d'une simple boîte de vitesse à 4 rapports et marche arrière enclenchable à la main afin de faciliter les manœuvres. Seule concession visible à la modernité sur les Side car Ural : le frein avant à disque signé Brembo et les commodos en plastique. Côté freinage, on n'attend pas non plus de miracle, même avec une telle provenance. Cela reste doux et la puissance ne fait pas tout, surtout en side car. Starter sur chaque carburateur remonté (l'injection arrive, nous dit on, mais ce n'est pas encore fait...), démarrage électrique (tout de même !) ou au kick au cas où la batterie aurait flanché, et voici que l'on rentre de plein pieds dans un mode entre folklore et anachronisme, mâtiné d'un je ne sais quoi au charme indéfinissable. Ca vibre, ça cause, ça s'ébroue, et une Ural, ça vit déjà rien qu'en mettant le flat twin en route.


Un monde à part
On a rapidement l'impression de rouler vite, même si l'on dépasse que rarement les 100 km/h. Un 90 sur une Ural, cela vaut largement un 140 sur une autre ! C'est qu'une Ural, c'est vivant ! On sait bien ce que ça va faire, c'est "prévisible dans l'aléatoire", dira-t-on pour faire sourire et résumer, mais on se méfie plus de soi que d'elle ! Normal. Avec la confiance, on commence à jouer avec la troisième roue pour profiter des appuis qu'elle offre, et utiliser au maximum le tirage à gauche ou à droite selon que l'on freine ou que l'on accélère. Le guidon très large transmet directement chaque mouvement de direction et permet un bon contrôle. Nous voila donc partie dans un autre monde…


Vidéo: