La Mash Seventy, c’est une moto simple avec un soupçon de nostalgie, une pincée de modernité et une note peu salée. Le cuisinier de la Sima, Frédéric Fourgeaud, a validé la recette à la sauce chinoise chez Qingqi et distribue le plat dans le réseau de revendeurs Sima ou via internet, le concessionnaire assurant la livraison, l’entretien et le SAV. Rien que dans le nom on remonte le temps : Seventy 125…

Le premier contact avec la Mash est flatteur. Belle peinture avec superbe déco, finition correcte des commandes avec un coupe-contact et appel de phare, en plus du classique et l’instrumentation regroupée dans un cadran circulaire qui affiche le rapport engagé, de 1 à 5, avec aussi un totalisateur partiel. Nous remarquons aussi le bouchon d’essence à clé et les masses chromées en bout de guidon. 
On s’installe donc à son guidon avec envie. La position est parfaite et petits et grands y seront à l’aise. La selle n’est pas trop haute (780 mm) et à ce propos le client pourra opter pour une deuxième selle, biplace cette fois, avec un supplément de prix. 
Démarreur électrique, oui, mais starter au carburateur avec toutefois une bonne accessibilité qui permet de trouver la commande avec de gros gants. Le moteur est une base Suzuki car Qingqi a été créé voilà 30 ans en joint-venture avec Suzuki. Ce monocylindre 4 temps à refroidissement par air affiche 11,5 chevaux avec sa culasse 2 soupapes. Il démarre à la première sollicitation et son joli pot d’échappement «saucisson», une appellation due à sa forme qui se réduit à un tube en entrée et en sortie, délivre une sonorité agréable et valorisante sans être élevée. Vous êtes en condition? Alors il ne reste plus qu’à passer la première…

Moteur volontaire mais vibrant
Le moteur de la Mash grimpe facilement dans les tours, les vitesses se passent comme dans du beurre et même à la volée, sans débrayer… On prend facilement 80 km/h au compteur. Si l’on tire les rapports dans les hauts régimes, le bloc 4 temps commence alors à vibrer. Mais elles sont incontournables si l’on veut tirer la quintessence de ce moteur et accrocher la vitesse maxi de 107 km/h au compteur, soit un peu moins de 100 réels. Des performances qui restent très correctes pour un engin avant tout destiné à la balade ou à des trajets urbains. Le moteur se montre donc volontaire et assez véloce pour ne pas s’écrouler dès le premier faux plat venu. Mais, toute envolée ayant une fin, il faut bien freiner un jour. La Mash dispose pour cela d’un disque avant de 220 mm de diamètre pincé par un étrier simple piston et d’un tambour arrière. Le freinage se montre efficace, mais sans aucun mordant. Les débutants ne risquent pas de bloquer les roues sur un freinage réflexe et pas besoin d’ABS sur le mouillé… L’amateur sera un peu moins enthousiaste.
   
Moto brillante
Oui cette moto brille, non par ses chromes finalement assez discrets, hors de son échappement, mais par son style vintage. Ce retour du rétro est à la mode depuis quelques années dans le monde du deux roues motorisé et la Seventy l’exploite jusque dans son nom. Mais une moto n’est pas qu’un objet de contemplation platonique. C’est un engin vivant et le comportement reste un aspect primordial dans l’utilisation et donc l’achat. Côté suspension, cette Mash Seventy met en jeu des éléments très classiques avec sa fourche télescopique et deux amortisseurs réglables sur 5 positions. Avec mes 90 kilos, on qualifiera le confort de moyen. Si la fourche assure correctement son travail, les amortisseurs manquent un peu d’huile. La selle peu épaisse ne compense guère sur les chaussées pavées. En revanche, le comportement global n’est pas trop perturbé et la trajectoire conservée sur mauvaise route. Sur les gros chocs, les amortisseurs arrivent en butée et l’on se dit que les suspensions sont d’époque elles aussi… La Mash peut se conduire sportivement. Les pneus en 18 pouces avant et 16 arrière, suivent la cadence. On glissera alors les fesses vers l’arrière pour se caler sur le dosseret de la selle et l’on se couchera sur le réservoir pour essayer de glaner les derniers km/h supplémentaires. Le sourire viendra alors vite aux lèvres…

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