La V7 est née en 1969 et fut pour la marque italienne de Mandello Del Lario, le modèle du renouveau qui sauva l’entreprise. Désormais dans le giron du groupe Piaggio depuis 2004, Moto Guzzi avait relancé la V7 voici trois ans avec déjà plusieurs versions, dont la Cafe et la Racer. Pour 2012, si les lignes ne changent pas fondamentalement, la moto et surtout le moteur évoluent notablement. Alors, de quoi transformer le paisible roadster rétro en bombinette ?

La V7 Stone, c’est le modèle de base, le plus accessible, sous les 8000 €.  Toute de noir vêtue, la V7 n’en est pas moins statutaire et ce modèle néo-rétro gagne en finition. Commandes en aluminium, jantes à bâtons, réservoir de 22 litres en acier et non plus en plastique, poids réduit de 5 kg et surtout nouveau moteur qui reçoit 70 % de pièces nouvelles ! Au passage le V2 à 90° de 744 cm3, monté longitudalement dans le cadre, gagne 2 chevaux mais avec un couple accru de 6 Nm à un régime de 2800 au lieu de 3600 tr/min. Tout un programme !   

Agile et amusante
Pas de problème en s’installant à bord. Les pieds reposent facilement au sol, même sans la selle surbaissée à 785 mm. Le guidon légèrement relevé procure une position reposante et sa largeur permet un bon contrôle de la roue avant. L’instrumentation comprend deux cadrans cerclés de chrome, avec des aiguilles qui indiquent la vitesse et le régime moteur, chacun intégrant une fenêtre numérique avec les autres infos. Le démarrage s’effectue avec un toussotement caractéristique, avant que le moteur ne s’ébroue, accompagné d’une sonorité élogieuse et du traditionnel couple de renversement dû à son V2 monté face à la route.

Moteur plus agréable
On constate immédiatement l’amélioration du passage des rapports avec plus de douceur et la possibilité de s’affranchir de l’embrayage pour monter les vitesses. C’est une bonne chose, car le levier qui commande l’embrayage à sec de la Guzzi V7 exige toujours un peu de poigne. La boîte verrouille bien les rapports et l’on ne constate plus de décrochages intempestifs comme par le passé. L’autre amélioration porte sur les montées en régime plus remplies et plus vives que sur l’ancienne version. Le moteur est parfaitement exploitable et plus consistant de 3 à 6000 tr/min avec une parfaite aisance entre 4 et 5000, là où les vibrations sont les moins sensibles. Eh oui, ce V2 vibre quelque peu, mais cela fait partie de son charme. Il ne faudra toutefois pas descendre sous les 2500 tr/min, les reprises étant alors interminables. La sonorité reste agréable, car pas trop forte, mais juste ce qu’il faut pour séduire et annoncer son identité. On en oublierait presque sa transmission par cardan, qui ne perturbe en rien le comportement et assure la longévité comme le faible entretien de cette Moto Guzzi.

Plus légère et facile
Avec son large guidon, la V7 se manie facilement d’autant que le poids a été réduit. La conduite cool est de rigueur, même si la boîte de vitesses a grandement amélioré l’agrément de la V7 Stone, disponible uniquement en blanc ou noir mat. La Guzzi se balance d’un virage à l’autre avec facilité et précision. Sans tomber dans une conduite sportive, la V7 peut se manier vite. Il faudra juste ne pas la brusquer, car la fourche reste un peu souple et l’arrière un peu ferme malgré de nouveaux tarages annoncés par le fabricant. Attention aussi aux rétrogradages avec un copieux frein moteur qui pourra bloquer la roue arrière. Il en est de même avec le frein arrière un peu trop mordant qui arrive très vite au blocage, dès que l’on insiste. Par contre, le disque avant, avec son étrier quatre pistons et sa durit tressée, se montre dosable et progressif. Les routes sinueuses sont donc un régal à son guidon et seul le confort viendra vous rappeler les kilomètres parcourus. Le retour s’effectue par voies rapides et permet de juger du cruising à 130 km/h, où la Guzzi se retrouve dans une zone où les vibrations sont moindres. Nous avons aussi accroché près de 160 au compteur, mais ce n’est plus vraiment dans son tempérament. Par contre, la circulation en ville serait un bonheur total si l’embrayage était moins dur. La V7 se faufile correctement et même si son rayon de braquage n’est pas des meilleurs, elle s’y montre sous une autre facette.

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