Plus qu'un hommage au passé et à 45 ans d'une lignée CB née avec la très moderne 750 Four dénommée K0, la 1100 reprend le flambeau. Devenue un roadster moderne déguisé en moto rétro, la CB 1100 est aussi surprenante qu'enthousiasmante. Nous vous proposons de la découvrir en notre compagnie.

Arrivée dans la gamme Honda début 2013, la CB 1100 est autant un hommage au passé qu'un roadster nouvelle génération proposant des choix techniques originaux et pertinents. En surfant sur la vague rétro, le constructeur japonais ne propose pas seulement une ligne intemporelle inspirée de modèles apparus il y a 45 ans, il impose un style et une manière de voir. Que peut-on attendre d'une CB 1100 ? Que pourra-t-on faire avec elle ? La réponse tout de suite. 

La CB 1100 est une moto moderne dans son esprit et sa mécanique, qu'on se le dise. L'ergonomie est excellente, et la position de conduite très agréable. On enfourche sans peine la selle basse malgré les 795 mm annoncés, et le guidon haut et large offre une bonne prise en mains. Les commodos tombent sous le pouce, on est comme à la maison ! On se recule d'ailleurs aisément sur l'ample selle pour trouver une position plus aérodynamique le cas échéant. Très décontracté, on adopte une posture droite, dos légèrement vouté et bras modérément relevés. Les jambes trouvent facilement des repose-pieds idéalement placés et suffisamment hauts pour ne pas grever la garde au sol. Agréable. Reste juste à composer avec la sangle de maintien du passager (obligatoire), placé juste derrière le petit renflement faisant office de dosseret conducteur. 

Côté esthétique, les chromes sont présents, mais restent discrets : rétro ne rime pas forcément avec miroir. Il faudra d'ailleurs recourir aux options pour bénéficier d'un cache chromé sur les culots du bloc compteur, ou encore d'un cerclage de phare chromé. Au final, le rappel du passé passe par les deux cadrans à aiguille de l'instrumentation de bord. Sur fond vert, vitesse et compte-tours rendent hommage à l'instrumentation de la CB 750 Four. Ils sont cependant séparés par un afficheur digital indiquant l'heure, les kilomètres parcourus (odomètre et trip 1 et 2), ainsi qu'une jauge à essence à segments, guère plus. Par contre, au niveau des indicateurs visuels, on retrouve deux témoins d’huile, ce dernier assurant un refroidissement optimal du moteur, à refroidissement air/huile. Le premier s’allume en cas de chute de la pression, le second si la température atteint 170°.

L'optique avant rond, ainsi que le bloc optique arrière surplombant un garde-boue métallique (comme à l'avant), participent à la ligne sobre de la CB1100. Tout comme l'absence d'habillage de la boucle arrière, uniquement parée de renforts en métal gris. Ces derniers soulignent la selle ample et ferme, et font également office de poignées passager ; ils sont pourvus chacun de deux crochets d'arrimage pour tendeurs et sangles. Bien vu. Ce renfort supporte également les clignotants obus au corps chromé mais en plastique. A noter qu'une position feux de détresse est disponible depuis le commodo droit, un petit plus appréciable ! Au final, sur la CB 1100, seul le réservoir de 14,6 litres est peint. Il pourra être au choix blanc, rouge ou noir. Doté d'un bouchon monté sur charnière et ouvrant avec la clef de contact (beau et efficace), on apprécie sa forme dégageant la vue sur le moteur. Pas facile à serrer entre les jambes, mais réellement beau ! Côté consommation, au cours de cet essai musclé, nous avons parcouru 200 kilomètres avec un plein avant de tomber en réserve, soit une consommation de 6,5 l/100 environ, supérieure aux 4 litres/100 annoncés par le constructeur. Il faut dire que nous avons apprécié ce moteur... et le comportement de la moto. 

Inséré dans un cadre classique double berceau en acier de 38 mm prolongé par un bras oscillant simple et en acier lui aussi, le moteur de la CB 1100 fait belle figure. Ses ailettes de refroidissement ont fait l'objet d'une recherche particulière pour ne faire que 2 mm d'épaisseur et contribuer au look moteur, caractéristique du refroidissement par air. Elles offrent aussi le cliquetis métallique spécifique à ce type d'architecture moteur. Le 4 cylindres à 16 soupapes et double arbre à cames, dérivé de celui de la CB 1300 pour sa partie basse, affiche 1140 cm3. Son régime maximal est situé à 8500 tr/min, tandis que la puissance maximale de 66 kW arrive à 7500 tr/min. Le couple de 93 Nm est obtenu pour sa part à 5000 tr/min. A noter que sur le 5 ème et dernier rapport, on ne pourra pas dépasser les 190 km/h compteur. Une limitation électronique imposée par la législation japonaise, et seule réelle concession faite sur le modèle européen. L'injection a, en effet, été entièrement retravaillée pour offrir aux motards européens un moteur plus rempli, plus puissant et plus coupleux. L'échappement offre à ce titre une sonorité séduisante devenant plus aiguë et puissante dans les tours, et contribuant grandement aux sensations de conduite. 

La transmission finale par chaîne est réglable par roue tirée. Une opération facilitée par la présence d'une béquille centrale facile à déployer. Une latérale est aussi disponible. Moins facile à attraper du pied, son ergot est situé très près de l'axe.

Le freinage est combiné et l'ABS d'origine. Il repose sur un double disque avant de 296 mm pincé par un étrier 3 pistons. Particularité visuelle : il n'y a pas de piste centrale et le disque est monté directement sur la jante. C'est beau et, en plus, c'est efficace. À l'arrière, le disque de diamètre 256 mm est serré par un étrier simple piston.

L'amortissement est réglable à l'avant comme à l'arrière en pré-charge, et la fourche de 41 mm de diamètre affiche un débattement de 107 mm là où les combinés offrent 114 mm, expliquant la fermeté.

Les roues de 18 pouces sont chaussées d'origine par les Dunlop D205 ou les Bridgestone BT 54 que nous avions sur cet essai. De dimensions 110/80 à l'avant et 140/70 à l'arrière, ils contribuent à la maniabilité et l'agilité. Reste à composer lorsqu'on la pousse, avec les 248 kilos tous pleins faits de la moto.

La CB 1100 convainc autant par ses caractéristiques que par son comportement, et l'on apprécie d'ores et déjà les quelques options proposées au catalogue Honda. Elle constitue en tout cas une excellente base de personnalisation, et permet à tout un chacun de rêver à sa propre CB. De quoi multiplier les sources de plaisir... Ne reste plus qu'à l'accueillir comme il se doit en France, elle qui pourrait tout aussi bien plaire aux quadras et quinquas nostalgiques qu'aux jeunes en recherche d'originalité et de retour aux sources (fut-elle de la moto), ou tout simplement aux motards désireux de conduire un excellent roadster.

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