En 1984, Christian SARRON va connaitre l'une des plus belles saisons de sa carrière . Après plusieurs années de doutes, minées par les chutes, le Français, opiniâtre et déterminé va enfin prouver à tous sa valeur avec un titre de Champion du Monde .


Né le 27 mars 1955, Christian Sarron grandit près de Clermont-Ferrand, à Riom. Dès l’âge de dix ans, c’est un sportif passionné qui pratique assidûment le vélo et le tennis. A quatorze ans, il découvre les joies de la conduite motorisée grâce à un cyclomoteur offert par ses parents. Chasseur dans un Grand Hôtel pendant les vacances scolaires, il achète grâce à son pécule une 125 Motobécane. 

Christian décide de participer à la Coupe Kawasaki, la plus importante formule de promotion de l’époque.
En 1974, il s'inscrit au départ des sélections des « Journées K ». Il remporte l’une des trois manches qualificatives et dans les épreuves finales, s’impose trois fois et termine troisième de la Coupe 1975.

 Patrick Pons, ancien vainqueur de la Coupe devenu pilote professionnel dans l’écurie Sonauto Yamaha, est séduit par le pilotage de Christian. Il lui confie une moto aux couleurs de son Fan Club. Les résultats sont bons. Patrick se blesse et propose que les motos du Team soient prêtées à Christian. Jean-Claude Olivier avalise l’idée et Sarron débute en GP au guidon de la 350. Les résultats sont prometteurs et JCO l’embauche en tant que deuxième pilote pour la saison 1977.

Christian Sarron participe aux catégories 250 et 350 en GP et au championnat FIM 750. Dès le deuxième GP 250 de la saison disputé le 8 mai 1977, il gagne. Mais c’est surtout en 750 qu’il réalise une superbe saison en terminant troisième du championnat. Grâce à ce classement, on lui propose une 500 officielle pour le mondial 1979. Il finit onzième du championnat, tandis que son mentor et inséparable ami Patrick Pons, triomphe dans le championnat FIM 750.

 L’année 1980, elle, demeure une année noire pour le sport moto. Sarron se blesse et Christian Léon, Dominique Peyré, Olivier Chevalier et Patrick Pons disparaissent. Sarron, profondément affecté par la disparition de son ami, réalise une mauvaise saison 1981.
 

Des bas et des très hauts !

En 1982, toujours intégré à l’écurie Sonauto Yamaha, il s’aligne de nouveau en 250. La saison n’est pas d’un grand cru, malgré une victoire en Finlande. En revanche les résultats sont excellents pour le Français Jean Louis Tournadre, sacré champion du Monde 250 au guidon d’une Yamaha. 

En 1983, dès le cinquième GP, Christian Sarron enchaîne les podiums, cinq en six courses, avec une victoire en Suède. Il est vice-champion du Monde derrière Carlos Lavado sur Yamaha. Dans le circuit, tous s’entendent à dire que si Christian prend de meilleurs départs et chute moins, le titre est à sa portée.


 
En 1984, les concurrents de Christian Sarron se nomment Carlos Lavado (champion en titre), Wayne Rainey, Jean-François Baldé, Sito Pons… Christian qui a traversé une période noire, a réussi à se remettre en selle en 1983 grâce à l’aide d’un mécano hors pair nommé Jacky Germain. Il termine cette saison à la place de vice-champion, un poste qui lui permet d’espérer le titre dès l’année suivante.
 
Avec un budget plus conséquent de l’équipe Sonauto Yamaha officielle, et une TZ250 compé-client équipée des fameux cylindres Hummel et de valves à l’échappement “maison“, Christian va réussir une saison qu’il qualifiera après coup de « facile ». « Je n’ai pas l’impression d’avoir plus forcé dans un Grand Prix que dans un autre. Sauf peut être en Angleterre où je suis parti bon dernier. Cette fois, j’ai attaqué au maximum pour revenir sur Herweh. C’est la seule fois où j’ai oublié la marge de sécurité, parce que je n’avais pas le choix » raconte-t-il au magazine Moto Revue en septembre 1984.
 
Sur un nuage tout au long de la saison, Christian remporte trois épreuves et termine quatre fois second, ce qui lui permet de se présenter à l’avant-dernière course, en Suède, avec un capital point suffisant pour être titré. Manfred Herweh part en tête sur sa Real-Rotax et va remporter la course, tandis que Christian termine sur les talons de l’Allemand. Le team Sonauto Yamaha – Gauloise exhulte : Christian est enfin Champion du monde 250, le troisième après Patrick Pons (750 Yamaha en 1979) et Jean-Louis Tournadre (250 Yamaha en 1982). Le jeune Français savoure ce moment, mais son esprit est déjà tourné vers la catégorie 500 cm3.