Fondée en 1890 en Angleterre, Royal-Enfield s’est implanté à Madras en Inde pour fournir l’armée locale en 1954 avec sa Bullet 350. Une moto qui arbore les mêmes lignes que la moto que nous essayons aujourd’hui ! Devenue indienne après l’arrêt de la production en Angleterre en 1970, Royal Enfield fait évoluer sa Bullet à partir de l’an 2000. Moteur 500 cm3, démarreur électrique puis boîte à cinq rapports et le sélecteur à gauche.

Evolutions tout de même

L’évolution des normes conduit la marque à abandonner le carburateur et elle en profite pour construire un tout nouveau moteur en aluminium doté de l’injection, d’une sonde lambda et d’un catalyseur. Mais la facture visuelle ne change guère ! 

La Classic 500 est l’essence même de la moto : deux roues, un guidon et un mono-cylindre. Ne cherchez ni abs, ni suspensions pilotées, ni compteur digital . Elle n’a pas besoin d’artifices pour proposer ses charmes ! 

Une moto qui interpelle toutes les publics vieux et jeunes qu’elle roule seule ou stationnée entre des motos emblématiques. Aucune hyper sportive ultra sophistiquée, aucun custom Américain ne provoque autant de sympathie autour de vous ! «  C’est la moto d’Indiana Jones » déclarera un collégien en la voyant.

Une ligne des années 50

Il est vrai que sa ligne datant des années 50 trompe le quidam !  Au premier coup d’œil on vous admire de rouler avec une petite vieille superbement restaurée, avec ce capotage de phare en acier, ses tubes de fourche recouverts, ses 2 selles séparées, ses gros garde boue en tôle. Lorsque vous annoncez qu’elle est neuve et encore en vente, on vous demande le concessionnaire le plus proche…

Le poste de conduite est simpliste : un compteur enchassé dans le phare gradué jusqu’à 160 km-h, comportant 3 voyants. A droite le contacteur, à gauche un témoin de réserve et un voyant moteur. On adore les veilleuses situées au dessus du phare. 

Sous les nombreuses boites métalliques fermant à clé se cachent le filtre à air, la batterie, la trousse à outil ou encore la boite à fusibles. Tout cela sans rien changer de la ligne des années 50… Etonnant et astucieux.

Poum poum poum…

Sur la selle monoplace à ressorts, la position est  sénatoriale, les pieds en avant, le dos droit, des grippes genoux sur les cotés du réservoir. La courbure du guidon vient d’un âge lointain, avec un déport orienté vers l’avant. En route pour l’histoire…

Mais viennent les détails anachroniques : les commodos sont aux standards actuels. L’œil croise un maitre cylindre hydraulique, et le bouton d’un démarreur électrique. Un détail qui n’en est pas un pour une utilisation quotidienne. Un kick est toujours présent, mais finalement le démarreur est bien pratique ! 

Le mono s’ébroue immédiatement avec l’aide d’une injection bien calibrée. Hé oui Mamie est injectée.. comme les petites jeunes ! Le moteur 500 cm3 avec son cylindre ailetté, ses carters torturés, frappés des initiales RE affiche une esthétique générale qui reprend les lignes du bloc d’antan. Grâce à  l’injection, on décolle sur un filet de gaz, et se faufiler en ville est un régal.  La boite est facile à manier à la montée, mais il faut décomposer tranquillement pour rétrograder. Une affaire de feeling assez logique vu la philosophie de la machine. 


Facile et vivante

La prise en mains est aisée, naturelle, les commandes souples, le guidon large et rien ne demande d’accoutumance insurmontable. Compacte et basse, la Bullet est un vélo. 

Freinage avant à disque correct, frein arrière à tambour progressif, seules les suspensions encaissent les gros chocs avec un peu de maladresse, mais la selle à ressort est là pour compenser.  On prend vite du rythme jusqu’à venir frotter trop facilement en virage.

Autre surprise, le gros mono en aluminium possède un souffle plaisant. Avec 28 chevaux, l'Enfield s'élance vigoureusement sur les premiers rapports. La vitesse de croisière s’installe facilement entre 80 et 110 km/h en 5ème en profitant d’un couple bien solide. Si on laisse la Bullet  allonger la foulée elle atteint 140 compteur mais ce n’est pas ce qu’elle préfère.

Ce mono 500 a de quoi envisager des trajets quotidiens mais aussi une bonne balade du week end, d’autant que l’injection vous offre non seulement un démarrage et un fonctionnement sans faille, mais aussi quasiment 400 km d’autonomie grâce  à une consommation inférieure à 4 litres aux 100 ! 

Retour à l'authentique

Plus rétro que néo-rétro, la Bullet Classic apporte un cachet incomparable : l’authenticité. Qui la devinera neuve et sortie du magasin, alors qu’elle semble venue d’un autre âge ? Avec elle votre voyage commence dès la sortie du garage comme avant,  mais sans vous préoccuper de la trousse à outils et ça c’est nouveau !
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