Dans la famille Bonneville 2016, je demande la Street Twin ! Plus accessible à tous points de vue que les nouvelles T120 et Thruxton, c’est celle qui reste la plus proche du précédent millésime. Pourtant, tout a changé, grâce à une savante recette relevant les saveurs du passé d’une bonne louche de modernité.

On apprécie d’emblée la qualité de finition que Triumph a exigé en standard. Le noir mat et l’alu dominent, un joli feu à leds fait bien sûr son apparition à l’arrière, et l’on découvre au fur et à mesure tous ces petits détails qui font la différence : les supports aluminium du phare où trône logo Triumph, la selle marquée à l’arrière, les rétroviseurs bimatière, le boîtier d’injection façon carbus… De nombreux accessoires et des kits de personnalisation sont disponibles en option.

Bonnie for ever

Le radiateur compact ne se fait pas remarquer, les ailettes des cylindres sont bien sûr conservées, les collecteurs d’échappement suivent toujours le même chemin malgré l’imposant catalyseur par lequel ils passent sous le moteur, la serrure escamotée du bouchon de réservoir qui reste tout de même vissé… Réservoir d’ailleurs affiné, et qui a perdu 4 litres de contenance au passage (12 l au lieu de 16) par rapport à la précédente. Signalons la présence d'une prise USB sous la selle, une seconde étant disponible en option au guidon.

On monte à bord sans même y penser, la hauteur de selle de 750 mm autorisant même les plus petits gabarits à poser les deux pieds bien à plat au sol, surtout que l’arcade de l’assise est très fine. Au guidon, les deux leviers sont réglables. Si la Street Twin a une ligne allégée par rapport à l’ancienne Bonneville, ce n’est pas vraiment le cas de son poids, qui affiche 198 kg à sec, seulement 2 kg de moins. Il n’y a guère qu’à l’arrêt ou à basse vitesse que cela se sent, le centre de gravité bas aidant par ailleurs. L’ergonomie est légèrement plus sur l’avant, le guidon est plus bas et les pieds plus en arrière, toutefois la position reste droite, et les genoux effleurent le haut des cylindres (ça réchauffe en hiver). Sous les yeux un unique et beau compteur de vitesse analogique plus un écran numérique avec de nombreuses infos que l’on fait défiler par un bouton à main gauche : rapport engagé, conso moyenne et instantanée, jauge de réservoir et témoin de réserve, horloge, km avant entretien, 2 trips partiels : tout y est. Et désormais les témoins d’ABS et d’antipatinage, celui-ci pouvant être déconnecté grâce au même bouton

Nouveau twin, gros couple

Car la Bonnie 2016 se voit dotée des dernières technologies : antiblocage et contrôle de traction donc, mais aussi accélérateur électronique Ride by wire, et embrayage assisté anti-dribble… Cela permet de profiter pleinement du tout nouveau bicylindre parallèle. 900 cm3, refroidissement liquide donc, 4 soupapes, simple arbre à cames en têtes, Euro4, il retrouve le calage à 270 ° des premières Bonneville au lieu du 360 ° de la nouvelle génération des années 2000. Avec 40,5 kW, il perd 10 kW par rapport au précédent 865 cm3, mais il offre plus de couple et surtout disponible dès les bas régimes avec 80 Nm à 3230 tr/min. Il gagne donc en caractère là où on l’attendait, avec de belles envolées entre 2500 et 5000 tours, où l’on savoure la joyeuse sonorité des silencieux d’échappement.

Good girl

Tout à fait adapté à un usage urbain, il fait aussi bonne figure sur route, à condition de ne pas le chercher dans les hauts régimes. On aurait parfois envie d’une boîte 6 avec des premiers rapports raccourcis pour avoir plus de peps en sortie de courbe quand on hausse le rythme. Mais enfin, il fait très bien son job quand on enroule, ce qu’aime bien aussi la partie-cycle. Le train avant est un peu lointain, les suspensions privilégient le confort, et la fourche a un débattement assez réduit, donc on en tient compte en ne la brusquant pas trop. Enfin, c’est une Bonneville, pas une sportive ! Par rapport à la précédente Bonneville, si le cadre reste confié à un simple berceau acier, l’empattement est réduit à 1439 mm au lieu de 1490, la jante avant passe en 18 pouces au lieu de 17, et le pneu arrière en 150 mm au lieu de 130. Côté freins, nous avons toujours un disque avant de 310 mm pincé par un étrier 2 pistons, et 255 mm à l’arrière avec un simple piston. Les pneus Pirelli Phantom Sportscomp lui vont bien, avec un look rétro mais une technologie moderne, et permettent de profiter de la garde au sol convenable pour le genre.

Vous avez aimé la Bonneville, vous adorerez la Street Twin ! Car elle a su conserver les petits défauts du genre qui en font tout le charme, en même temps qu'elle a progressé à bien des égards, et sans que son tarif en pâtisse. A 8 900 €, elle est même moins chère de 90 € que le précédent millésime.